Modern Family.

CANDICE LERAE. — I don't know what's wrong with them.

Johnny Gargano et son épouse Candice LeRae essaient encore de comprendre ce qu'il vient de se passer alors que la carte du troisième Rise vient d'être annoncée. Chacun lit son contrat, celui qui les lie à la Premier Wrestling Association, chacun cherche, entre les lignes, dans les petits caractères en bas de page, au verso de chaque feuille, tout semble plutôt clair, la PWA est en train de faire erreur. Indi Hartwell participe elle aussi aux recherches, elle relit son contrat, son contrat de mariage. Johnny Gargano et Candice LeRae se regardent avec stupéfaction, Candice LeRae est abasourdie, tellement consternée qu'elle commence à paniquer à l'idée de remonter dans le ring.

CANDICE LERAE. — Il est précisé dans le contrat de Johnny que mon implication ici se ferait hors du ring. Il est aussi précisé dans mon contrat que je ne lutterai pas. L'accord que nous avons ne pouvait pas être plus simple à comprendre. Je représente notre famille, les intérêts de mon mari et celui de mes enfants. Alors pourquoi est-ce que je suis sur cette foutue carte, dites-le moi ?

INDI HARTWELL. — Parce que tu es la meilleure, m'man.

CANDICE LERAE. — Merci ma chérie.

INDI HARTWELL. — Ils veulent revoir la légende vivante.

CANDICE LERAE. — Le fait est - soyons honnêtes - que je ne suis pas prête, pas apte à remonter sur le ring pour le moment. Je viens d'avoir votre frère. Je n'ai pas encore perdu tous mes kilos. Je n'ai pas encore assez repris l'entraînement. Je n'ai pas retrouvé mon sommeil, comme je n'ai pas retrouvé toutes mes sensations, celles me permettant d'être pleinement compétitive. Je serais plus un handicap pour votre père qu'un atout. La rencontre annoncée est une catastrophe, c'est un désastre.

INDI HARTWELL. — P'pa est plus que capable de les prendre seul m'man, tout ira bien.

JOHNNY GARGANO. — Merci ma chérie.

CANDICE LERAE. — Je ne peux de toute manière pas l'accompagner au ring pour ce match, je n'ai personne pour m'occuper de Baby Wrestling.

INDI HARTWELL. — Dex' et moi pouvons le faire.

CANDICE LERAE. — NON.

JOHNNY GARGANO. — NON.

INDI HARTWELL. — On a besoin de s'entraîner. Toute expérience est bonne à prendre puisque Dex' et moi essayons d'avoir notre premier enfant. J'ai d'ailleurs arrêté la pilule, lui a arrêté la capote.



Johnny Gargano s'étouffe, il semble avoir avaler sa salive de travers. Candice LeRae, elle, essaie de parler mais plus aucun son ne sort de sa bouche, le souffle coupé par la remarque de sa fille. Indi Hartwell rêvasse, elle s'imagine changer des couches, se lever six fois par nuit, avoir les seins qui tombent. La glace est finalement brisée lorsque Austin Theory, le fils de Johnny Gargano et Candice LeRae, entre dans la pièce, en tenue de lutte, les muscules saillants, la peau huilé, un sourire idiot vissé à ses lèvres, prêt à en découdre dans le ring.

AUSTIN THEORY. — Je suis prêt, c'est contre qui ?

Johnny Gargano reprend ses esprits, il sait qu'il doit annoncer la mauvaise nouvelle à son fils, il ne sait simplement pas comment le faire.

AUSTIN THEORY. — J'attends ce moment depuis des semaines, des mois même. La famille est à nouveau réunie. Nous avons notre premier match lundi prochain. La vie ne peut pas être plus belle. Alors dites-moi, on soulève qui ?

JOHNNY GARGANO. — Anthony Bowens et Max Caster.

AUSTIN THEORY. — C'est parfait, on va les goumer. High five me, daddy !

Austin Theory lève sa main pour fêter ça avec son père, mais Johnny Gargano ne trouve pas les mots, il se contente d'ignorer la main de son fils, pour mettre la sienne sur son épaule. C'est finalement Indi Hartwell qui brise le silence.

INDI HARTWELL. — C'est pas toi qui fera équipe avec p'pa, c'est mam'.

Austin Theory est consterné, son monde s'écroule. Il baisse la tête et semble ailleurs. Candice LeRae hausse alors le ton. Cette situation la met hors d'elle.



CANDICE LERAE. — Regarde dans quel état l'erreur de Nigel met notre fils !

JOHNNY GARGANO. — Vous avez toutes les deux raisons. Candice, tu as raison quand tu dis que Nigel a fait une erreur. Tu viens d'accoucher, tu n'es pas à 100% de tes capacités. Mon partenaire, c'est mon fils, Austin Theory. Quant à toi Indi, tu as entièrement raison lorsque tu dis que je peux me les faire seul. La semaine dernière ils ont eux du mal à affronter un soit disant super-héros, à deux contre un. Est-ce que vous pensez sincèrement qu'ils peuvent faire mieux face à Johnny Wrestling ? Je suis bien meilleur que The Hurricane, me comparer à lui, c'est comme comparer un hôtel 5 étoiles à un mobil home. S'ils ont eu du mal contre lui, imaginez le mal qu'ils auront face à l'homme qui a passé sa vie dans ce ring, qui a fait des matchs de trente minutes, une heure face à des hommes qui faisaient deux fois sa taille, deux fois son poids. La technique de leur adversaire la semaine passée était à l'ouest, pourtant ils ont mis du temps à le neutraliser, contre moi ce ne sera pas la même chanson. Tout le monde sait que je suis plus rapide, plus technique, plus agile. Si ils veulent un match loyal, ils devront me prendre à deux contre un, mais je devrais me bander les yeux et m'attacher un bras dans le dos. À ce moment-là, peut-être bien qu'ils auront une infime chance. D'ailleurs, qui connaît ces types ? Est-ce que l'une d'entre vous peut me citer leur palmarès ?

INDI HARTWELL. — Vierge, contrairement à m..

JOHNNY GARGANO. — Shut. Mais oui, c'est exactement ça. Leur palmarès est vierge, c'est le néant. Et qu'on ne me sorte pas le nom de titre remporté dans des fédérations obscures. Je parle d'un vrai palmarès, des plus grandes fédérations indépendantes et mondiales. Ils sont plus vieux que nos enfants, ils ont pratiquement le même âge que nous. Pourtant, ils ne sont personne dans notre milieu. Candice, ton nom est connu partout. Tu es une légende, tu as lutté contre les plus grands, remporté des titres aux quatre coins du globe. Austin aussi, il portait encore des couches que les plus grandes fédérations se l'arrachaient. Quant à moi .. Est-ce que c'est réellement utile de citer mes exploits ? J'ai lutté dans toutes les grandes compagnies, vaincu les plus grands. Je suis le catch. Et plus encore, ils n'ont jamais réussi à grimper les échelons, toujours coincés en bas de l'échelle pendant que notre famille, The Way obtenait les titres, les récompenses dans la fédération numéro une. Cette semaine dans ce ring, The Acclaimed seront les rookies, les débutants, alors que The Way seront les stars. N'est-ce pas fiston ?

Austin Theory est assommé par son absence dans la prochaine carte. Il essaie encore de comprendre ce qu'il a fait de mal, pourquoi il est ainsi puni par Nigel McGuinness.

AUSTIN THEORY. — I don't know what's wrong with them.

CANDICE LERAE. — Right, duh !

AUSTIN THEORY. — Je voulais simplement casser du pédé.



AUSTIN THEORY. — Qu'est-ce que j'ai fait de mal, qu'est-ce qu'ils ont de plus que moi ? Je suis au top de ma forme. Je suis affûté. Je suis dans la meilleur état d'esprit possible. Je suis volontaire. Je veux participer. Je veux donner de ma personne. Je suis dans mes plus belles années. J'ai tout ce qu'il faut, là où il faut. J'ai la taille, la morphologie, la gueule, les qualités athlétiques, le talent. Qu'est-ce qu'ils ont de plus que moi, qu'est-ce qui justifie le fait que eux aient le droit de combattre et pas moi ? Je le sais, ils sont noirs, mais ce sont surtout deux grosses fiottes. Il n'y en a que pour eux aujourd'hui, il n'y en a que pour la discrimination positive, pour les basanés et les tafioles. Je suis puni parce que je suis blanc, hétérosexuel et fils de bonne famille. Je suis victime de racisme ici. Je suis victime de ségrégation. Rien ne peut expliquer mon absence, rien ne peut expliquer leur présence.

CANDICE LERAE. — Une histoire de népotisme et de passe-droit, ils arrosent les copains d'abord.

JOHNNY GARGANO. — Si c'est vraiment le cas, que peut-on faire ?

CANDICE LERAE. — Rien du tout, attendre, prendre notre mal en patience, espérer de jours meilleurs, ronger notre frein, mais surtout rester unis, the only way.

INDI HARTWELL. — Je suis d'accord pour ronger le frein de...

AUSTIN THEORY. — Je dois me déguiser en fait. Je ne vais plus m'appeler Austin. Je prendrais un nom de scène, Hugo par exemple. Je mettrais ma plus belle robe, je ferais les castings pour la prochaine saison de RuPaul's Drag Race et là alors peut-être que j'aurais le droit d'affronter Max Caster, moi dans mon tanga, lui dans sa petite jupe, celle qu'il utilisait pour jouer la sœur de Bobby Lashley.

JOHNNY GARGANO. — Who the hell is that Max Caster ?



INDI HARTWELL. — C'est simple. Pour te résumer la situation, la carrière de Max Caster se résume en deux point. Le premier est comme l'a dit Austin, son plus grand moment télévisé : quand il a joué le rôle de la sœur de Bobby Lashley. Et son second et dernier grand moment c'est quand il s'est fait suspendre de sa compagnie pour un rap.

AUSTIN THEORY. — Même le gros Kevin Owens rap mieux que lui.

INDI HARTWELL. — Son rap a fait le buzz car il insinuait que Julia Hart avait une mauvaise hygiène intime.

AUSTIN THEORY. — C'est des conneries, je l'ai baisé. Elle était propre.

INDI HARTWELL. — Et il s'est moqué de la sportive Simone Biles parce qu'elle a arrêtée sa carrière pour sauver sa santé mentale.

AUSTIN THEORY. — Je l'ai baisé aussi.

JOHNNY GARGANO. — C'est bien ça le problème des rappeurs dans notre milieu. À l'époque, ceux qui voulaient faire comme eux avaient le choix entre deux chemins. Le premier, celui qu'a réussi à prendre John Cena, devenir incontournable. La seconde voie, celle de R-Truth, devenir un clown. Eux ont réussi l'exploit de faire un mixte des deux. Ils sont devenus incontournables dans le fait de passer pour des clowns. Visiblement leurs textes n'ont aucune pertinence. Ils se contentent d'insulter gratuitement sans expliquer pourquoi. Sauf qu'on aura beau nous clasher, rien ne changera la réalité des faits. The Way domine en long, en large et en travers ces deux clowns dans un ring. Eux font le buzz en dehors du ring, nous ont le fait à l'intérieur. Nous allons tous marquer cette compagnie, pendant qu'eux iront clasher des bimbos et des crétins comme eux dans une télé réalité. Au moins là-bas leur buzz aura de l’intérêt, mais il n'en a aucun dans la maison de Johnny Gargano et sa famille.

AUSTIN THEORY. — J'ai la haine. Je vais devoir rester ringside et regarder le pote de Caster faire les ciseaux avec ses doigts, car il est bon qu'à ça. Tu sais faire les ciseaux toi, Indi ?

INDI HARTWELL. — Euh non, j'ai jamais essayé.

Indi Hartwell réfléchit avant de se mettre à sourire. Elle court vers la porte, l'ouvre et se met à hurler.

INDI HARTWELL. — Dexter scissors me !

JOHNNY GARGANO. — Non Indi, reviens !

CANDICE LERAE. — Indi !

Johnny Gargano et Candice LeRae se mettent à courir derrière leur fille pour la rattraper. Pendant ce temps-là, Austin Theory s'assoit sur le canapé, triste. Triste de ne pas pouvoir participer à ce combat auquel il aurait aimé lutter aux côtés de son père.

AUSTIN THEORY. — Arbitre, enculé !

INDI HARTWELL. — J'vais lui mettre un procès au cul pour harcèlement sexuel sur le lieu de travail, il fera moins le bonhomme quand le courroux de la twittosphère s'abattra sur lui.

Bannis de ringside par l'arbitre officiant dans la rencontre de leurs parents, Austin Theory et Indi Hartwell sont de retour au niveau de la gorilla position et attendent avec impatience le retour de Johnny Gargano et de Candice LeRae. La fin du combat leur paraît interminable, l'attente est pour eux insoutenable, Indi Hartwell se ronge les ongles et Austin Theory entame une série de pompes lorsque finalement, la musique de leur famille se met en route, ils le comprennent, ils viennent de l'emporter. Frère et sœur se tombent dans les bras lorsque les principaux concernés les rejoignent en coulisses.

INDI HARTWELL. — T'es la meilleure, m'man.

AUSTIN THEORY. — Bravo, p'pa.

JOHNNY GARGANO. — C'était facile, easy peasy !

CANDICE LERAE. — Un peu trop même. J'ai même eu le temps de piquer un somme entre deux relais, ma première sieste depuis la naissance de Baby Wrestling.

JOHNNY GARGANO. — Max Caster et Anthony Bowens sont mauvais, en plus d'être totalement inintéressants au monde de la Premier Wrestling Association.

AUSTIN THEORY. — Je viens d'avoir une idée.



AUSTIN THEORY. — Pourquoi on irait pas, tous ensemble, la famille entière, ruiner le main-event entre Kevin Owens et Chris Jericho ? On pourrait leur casser la gueule, spoiler le spectacle, défoncer cet enculé d'arbitre et exposer le terne arrangement de cette rencontre sans suspens.

INDI HARTWELL. — Excellente idée, laissez-moi prévenir Dex'.

Indi Hartwell sort son téléphone mais Johnny Gargano pose aussitôt sa main sur la sienne pour l'en dissuader.

JOHNNY GARGANO. — Ce n'est pas nécessaire ma chérie parce que nous ne ferons rien de tout ça.

INDI HARTWELL. — J'suis certaine que Dex' aurait aimé tapé dans le gras de Kevin Owens, c'est dommage !

AUSTIN THEORY. — C'est toujours la même chose, toutes mes propositions sont toujours balayées du revers de la main.

Austin Theory baisse la tête, il est visiblement déçu, triste, presque désillusionné alors que rien ne va dans son sens depuis son arrivée dans cette compagnie. Austin Theory se résigne, il accepte son sort, il ne sera qu'un second couteau, il n'existera que dans l'ombre de ses parents, de sa sœur et de son beau-frère, il remplira les gourdes d'eau, s'occupera des valises, changera les couches de son petit frère et s'inscrira au chômage en vu d'une reconversion, il posera du carrelage, coupera du bois ou étalera des balais à chiotte en rayon.

CANDICE LERAE. — Dis-lui Johnny, ne laisse pas mon fils se morfondre ainsi. Je ne le supporte pas.

AUSTIN THEORY. — Me dire quoi, p'pa ?

JOHNNY GARGANO. — Ta proposition était excellente mon fils mais la seule raison pour laquelle nous n'allons pas le faire est que nous devons te préparer pour la semaine prochaine parce que oui, la semaine prochaine, tu auras ton premier combat au sein de la PWA !

AUSTIN THEORY. — Sérieux, c'est vrai ? Je vais pouvoir goumer quelqu'un ?

JOHNNY GARGANO. — Oui mon fils, une rencontre simple, un contre un, mano a mano !

Le visage d'Austin Theory s'illumine, il ne cache pas son impatience.

AUSTIN THEORY. — C'est contre qui ?



JOHNNY GARGANO. — Ce sera contre D'Angelo.

AUSTIN THEORY. — Trop bien, le retour du Pope, D'Angelo Dinero !

JOHNNY GARGANO. — Non, Tony D'Angelo.

AUSTIN THEORY. — J'ai pas envie, arf !

Johnny Gargano lève la main, il est prêt à gifler son fils mais Candice LeRae retient son mari.

JOHNNY GARGANO. — T'as de la chance que ta mère soit là parce que l'élastique était tendu mon fils.

CANDICE LERAE. — Pourquoi tu ne veux pas affronter Tony D'Angelo ?

AUSTIN THEORY. — Parce que c'est un ami.

JOHNNY GARGANO. — Depuis quand ?

AUSTIN THEORY. — Nous avons beaucoup de choses en commun avec Tony D'Angelo, beaucoup plus que l'on puisse imaginer. Dans un sens, nous sommes pareils, nous aspirons aux mêmes choses, à la même grandeur. La seule différence entre lui et moi c'est le talent. C'est un bon gars, il vaut tout autant que moi, il n'a juste pas ma virtuosité, mon ingéniosité, mon aisance. Il est la version bêta, tandis que je suis l'alpha.

JOHNNY GARGANO. — Je comprends pas ce que tu me racontes. J'ai l'impression d'avoir loupé un épisode.

INDI HARTWELL. — Comme moi, lorsque Dex' m'a prévenu qu'il était à l'hôpital sans me dire pourquoi. D'ailleurs, j'attends encore de ses nouvelles.

AUSTIN THEORY. — C'est pourtant très simple. Nous sommes tous les deux des fils de bonne famille, nous sommes tous les deux les enfants prodiges, ceux sur qui comptent nos familles respectives, un jour nous prendrons la relève dans nos maisons. Je suis tout autant ta relève - p'pa - que lui l'est pour sa famille sicilienne, mangeurs de bolognaise, rouleurs de gnocchis, lamineurs de tagliatelles, grossiers fans d'une certaine franchise cinématographique. Nous ressentons tous les deux la même pression, nous avons la même charge sur les épaules, le même poids sur le dos. Alors oui, c'est vrai que lui ne réussira pas, contrairement à moi, mais cela ne m'empêche pas de ressentir un peu de compassion pour lui, un peu de compassion et beaucoup de pitié. Beaucoup de pitié parce que je n'arrive pas à m'imaginer à sa place, dans ses bottes, celles de l'enfant qui manque à sa parole, celui qui déçoit le patriarche, celui qui se rate à son héritage, celui qui faute, celui qui failli.

JOHNNY GARGANO. — Regarde moi droit dans les yeux mon fils.



JOHNNY GARGANO. — Je t'aime, fiston !

AUSTIN THEORY. — Moi aussi, p'pa !

JOHNNY GARGANO. — Tu seras toujours mon fils, dans la victoire comme dans la défaite, dans le succès comme dans l'échec. Votre mère et moi, ta sœur et toi, nous serons toujours fiers de vous.

INDI HARTWELL. — Putain de poussière dans l'œil, snif !

AUSTIN THEORY. — Elle est ici toute la différence, la sienne de famille ne lui pardonne pas la déconvenue. Il peut être renié du jour au lendemain, mis à la porte, déshérité, remplacé par un cousin moins incompétent. Je sais que vous ne me désavouerez jamais, lui n'a pas cette chance, lui ne reçoit pas le même amour, la même considération, la même estime. Lui comme moi voulons être à la hauteur, rendre la famille fière, lui donner de l'honneur. Maintenant que nous nous affrontons, l'un de nous apportera honte, répugnance et humiliation à la lignée. L'affront viendra de lui puisque la seule chose qu'il apportera au dîner de famille la semaine prochaine sera le goût du revers, la désillusion, la bérézina. Pourtant, c'est vraiment un bon type, on partage les mêmes centres d'intérêts, les mêmes envies, les mêmes passions. Lui comme moi aimons la compagnie des femmes. Vous avez vu sa sollicitude pour Mandy Rose dernièrement ?

INDI HARTWELL. — Pertinence, frangin ?

AUSTIN THEORY. — Aucune, c'était juste pour préciser que Mandy je l'avais baisée aussi mais qu'on avait surtout les mêmes goûts, en terme de femme, en terme de succès, en terme de carrière. C'est mon ami, mais il me fait de la peine. Je l'aime beaucoup mais il faut reconnaître que son accent est gênant, que son accoutrement est embarrassant et que la proposition manque cruellement d'originalité. Il est une caricature. Il joue un personnage. Je suis moi-même. Je ne m'encombre pas d'un univers. J'ai le luxe de seulement laisser parler le talent. Sa famille est plus nombreuse que la mienne et pourtant lui s'y sent particulièrement seul. Nous ne faisons qu'un !



AUSTIN THEORY. — Un pour tous, tous pour Austin !

INDI HARTWELL. — Atchik atchik atchik ?

AUSTIN THEORY. — Aïe aïe aïe !

Après ce moment familial, Johnny Gargano prend son fils à part pour l'encourager.

JOHNNY GARGANO. — Le rôle d'un père c'est de donner des conseils à son fils avant un grand match. Mais pour le coup je n'ai rien à t'apprendre. Je sais que tu es meilleur que lui, sur le ring comme en dehors. Tu as le package de la star. Lui n'a rien de tout ça. Tout ce qu'il possède, c'est son personnage. Mais je suis dans ce business depuis assez longtemps pour savoir que ce genre de rôle, de personnage, n'est pas valable sur la durée. Ça intrigue, ça fait sourire .. Quelques semaines et on passe à autre chose de plus concret. Toi, Austin. Tu es toi-même, que les gens t'aiment, ou te jalousent, tu perduras dans la durée, car tu ne joues pas de personnage. Tu es né dans ce ring comme le reste de ta famille. Le seul conseil que j'ai à te donner, c'est que pour réussir tu n'as pas besoin d'amis, mais d'une famille. Alors qu'il soit ton pote ou non, je veux te voir le goumer.

AUSTIN THEORY. — Je vais gagner p'pa, tu seras fier. Personne ne peut m'éteindre !

Le père et le fils se font une accolade, avant de partir tous ensemble, en famille.

AUSTIN THEORY. — Non pas qu'il me manque, mais vous savez où est Dexter ?

CANDICE LERAE. — Il doit se remettre de sa vasectomie. Merci de l'avoir accompagné.

AUSTIN THEORY. — De rien, même si j'ai failli rater votre match !

JOHNNY GARGANO. — J'ai eu des nouvelles du médecin d'ailleurs. Un nez pété, en arrêt maladie pour un bon mois, je crois que Dexter ne s'est pas laissé faire.

Indi Hartwell qui avait le nez sur son portable sans écouter la conversation vient d'être réveillée en entendant le nom de son homme. Un large sourire se dessine sur son visage et demande toute contente.



INDI HARTWELL. — Vous parlez de Dex' ? Qu'est-ce que vous dites ?

AUSTIN THEORY. — On lui a coupé ses coui..

JOHNNY GARGANO. — Rien !

CANDICE LERAE. — Rien !

Candice LeRae fait de gros yeux à son fils pour lui faire comprendre de ne rien dire. Austin Theory ne comprend pas pourquoi, mais s'en fiche rapidement, bien trop heureux d'avoir un match cette semaine. Lui et son père parlent du futur combat, pendant que Candice LeRae change de conversation avec Indi Hartwell.

Candice LeRae est assise dans son canapé avec baby Wrestling dans ses bras. C'est alors que sa fille, Indi Hartwell la rejoint. Elle s'installe à ses côtés sans dire un mot, seulement un soupire lasse qui montre son exaspération, sa déception. Candice, occupée avec son bébé ne réagit pas, mais Indi insiste, elle soupire, marmonne des choses incompréhensibles.

CANDICE LERAE. Quelque chose ne va pas ma chérie ?

INDI HARTWELL. Papa et toi, vous avez cartonné contre les deux clowns rappeurs. Austin vous a rendu fier la semaine passée en battant le mafieux. Et Dexter est littéralement la star dans la compagnie. Je suis la seule à n'avoir rien fait, contrairement à Austin vous n'êtes pas fiers de moi.

CANDICE LERAE. Ne dis pas de bêtises, nous sommes fiers de toi.

INDI HARTWELL. En même temps la moitié du temps d'antenne est réservée à Cody Rhodes et Drew Galloway, je devrais leur demander qui ils ont sucés pour que je puisse avoir ma chance de vous rendre fier de moi.

Candice LeRae bouche les oreilles de Quill en faisant de gros yeux à sa fille. Johnny Gargano entre dans la pièce, plus heureux que jamais. Il semble avoir entendu la conversation et regarde directement Indi.

JOHNNY GARGANO. Premièrement, nous sommes fiers de toi. Deuxièmement, tu auras la chance de briller cette semaine. Car j'ai l'honneur de t'annoncer qu'Austin et Dexter participeront ensemble à l'Infinite Warfare, mais que toi et ta mère, allez aussi participer pour les aider.



Le regard d'Indi Hartwell s'illumine, contrairement à Candice LeRae qui tire la mine, pas convaincue par l'idée de son homme.

CANDICE LERAE. Johnny, je te l'ai déjà dit. Je ne suis pas ici pour lutter, j'ai accouchée récemment, je ne suis pas en état.

JOHNNY GARGANO. Tu sais quelle est la différence entre toi et Adam Cole, Pete Dunne, MVP, Drew Galloway et Cody Rhodes ? Tu es invaincue. Ils participent tous au PPV en ayant subit des défaites. Toi, non. Tu mérites largement plus qu'eux d'avoir ta place dans ce show. Et même si je sais que tu as les capacités de l'emporter, ce ne sera pas ton rôle. Ton rôle dans ce match est celui que tu aimes par-dessus tout, celle de mère. Tu vas protéger et aider ton fils à devenir le premier champion par équipe de cette fédération. Toi et Indi, vous serez les yeux d'Austin et Dexter. Avec vous à leurs côtés, personne ne pourra les prendre par surprise. Je sais qu'avec vous deux, ils seront entre de bonnes mains.

INDI HARTWELL. Dexter est toujours entre de bonnes mains avec moi. T'inquiète pas p'pa, je serai là pour couvrir l'arrière de Dex'.

JOHNNY GARGANO. Tu dois avoir confiance en toi Candice, car moi j'ai confiance en toi. En vous tous, confiance en ma famille. C'est notre rôle d'être là les uns pour les autres, de se serrer les coudes. Ça sera notre point fort, ce sera grâce à ça qu'une première ceinture sera en la possession de the Way. Nous sommes unis. Et on ne peut pas en dire autant des autres équipes qui participeront à ce match. Je suis prêt à parier que Darby Allin sera présent. Probablement qu'il n'aura pas l'envie comme moi de laisser la place aux siens et qu'il participera lui-même à ce match égoïstement. Et qu'il fasse équipe avec Butcher, Blade ou encore Daniel Garcia, nous aurons un avantage sur eux. Leur secte est composé de quatre égos distinctes, chacun veut sa part du gâteau, nous on s'en fiche, nous ne sommes qu'un. Si Austin a cette ceinture, nous l'avons tous. Et contrairement à eux, les femmes de la famille ne sont pas simplement là pour la décoration, elles sont essentielles, vous êtes primordiales contrairement au Bunny et à Julia Hart.

INDI HARTWELL. C'est pas la meuf qu'Austin a baisé ?

JOHNNY GARGANO. Si et cette semaine vous allez tous les baiser.

CANDICE LERAE. Tu fréquentes un peu trop ton fils .. Tu penses sincèrement que c'est une bonne idée ?



JOHNNY GARGANO. Quand tu te regardes dans le miroir, tu vois la mère de famille, la femme qui vient de donner vie. Mais quand tu seras dans ce ring, tes adversaires verront celle qui a vaincu une équipe de jeunes cons, ils verront une famille, ils verront celles qui ont remportées les NXT Women's Tag Team Championship. Est-ce que tu peux me citer une équipe actuelle, ayant obtenu un titre aussi prestigieux dans cette division ? Les Acclamés ? Nous leur avons offert le meilleur moment de leur carrière en les affrontant. Les Best Friends ? Probablement dans une fédération inconnue au bataillon, mais pas dans la plus grosse fédération au monde. Candice LeRae est non seulement la meilleure dans un ring, mais est la définition même du catch par équipe. Tu luttes avec tes partenaires, pour tes partenaires. Tu vas lutter avec ta fille, pour ton fils. Et tu vas réussir, car tu parviens toujours à obtenir ce que tu veux. J'ai face à moi la meilleure équipe féminine que j'ai eu la chance de voir dans ma vie, j'ai aucun doute à avoir. Vous serez parfaites pour aider Austin et Dexter. Mon fils est le meilleur, après moi, mais je sais qu'il aura besoin de trouver ses marques avec son partenaire. Rien qu'en vous voyant faire équipe ensemble, il comprendra ce qu'il doit faire. Il apprendra en quelques secondes la signification d'équipe. Pas en voyant les Best Friends, pas en voyant les Acclamés, mais en voyant les membres de sa famille lutter avec lui, pour lui.

CANDICE LERAE. J'accepte, mais c'est uniquement pour Austin. Je serais une bien mauvaise mère si je refuse d'aider mon fils. Par contre il y aura vingt lutteurs dans ce combat, donc forcément des surprises.

JOHNNY GARGANO. Tu as vu les surprises que nous réserves Nigel et Amato depuis l'ouverture de la fédération ? L'arrivée de Ronda Rousey et Hikaru Shida.

INDI HARTWELL. Un flop.

JOHNNY GARGANO. Une victoire offerte à Cody Rhodes pour justifier sa présence non méritée dans le match de championnat.

INDI HARTWELL. Une honte.

JOHNNY GARGANO. L'absence de Johnny Gargano du dernier show.

INDI HARTWELL. Une tragédie.

JOHNNY GARGANO. Daniel Garcia qui rejoint la copie du House of Black.

INDI HARTWELL. Qui ?

JOHNNY GARGANO. Les surprises dans cette fédération sont décevantes. Nigel a beaucoup moins de pouvoirs qu'il le prétend. Aucune arrivée surprise ne pourra changer quoique ce soit à l'issue du combat. Notre fils en sortira vainqueur. Nous sommes prêt à toutes éventualités, Austin et Dexter savent ce qu'ils doivent faire avec avec vous deux pour surveiller leurs arrières, aucun risque.



CANDICE LERAE. Et toi dans tout ça ? Qu'est-ce que tu comptes faire ? Je te connais trop bien. Je sais que tu ne resteras pas une semaine supplémentaire sur la touche.

JOHNNY GARGANO. C'est un titre prestigieux, j'aurai été honoré de l'avoir avec mon fils. Mais je sais qu'il fera briller cette ceinture sans moi. Depuis notre arrivée on nous juge pas à notre juste valeur. On est mis sur la touche pendant qu'on se mange des doubles rations de Galloway, Rhodes ou même Jericho. Faut que ça change, faut que The Way prenne la place qu'il mérite. Je compte sur vous pour mettre le premier édifice autour de la taille d'Austin et Dexter. Mais quant à moi, je ne vais pas rester sans rien faire. J'ai des plans, des plans pour nous, des plans pour sauver cette compagnie des escrocs, mais chaque chose en son temps. Ne vous occupez pas de moi, occupez vous de ce match. Le premier Main Event de pay-per-view sera pour the Way.

CANDICE LERAE. Ça me va.

Candice LeRae embrasse son mari, avant de partir, toujours avec Quill dans ses bras. Indi Hartwell commence à suivre sa mère, avant de se stopper et se tourner vers Johnny Gargano. Elle regarde son père avec assurance, bombant le torse.



INDI HARTWELL. P'pa, tu peux me faire confiance. T'imagines pas le nombre de truies qui matte le cul de Dex' dans la rue. Je les ai toutes retournées les unes après les autres. Je vais protéger le cul de Dexter, tu peux me faire confiance.

JOHNNY GARGANO. Et celui de ton frère.

INDI HARTWELL. Mais surtout celui de Dex', son cul m'appartient. Tu vas être fier de moi.

JOHNNY GARGANO. Je suis déjà fier de toi.

Une accolade entre père et fille qui dure l'instant de quelques secondes, puisqu'un klaxon se fait entendre. Johnny Gargano enfile sa veste et se dirige vers une voiture garée en face de chez lui.

AUSTIN THEORY. — Où est-ce qu'on va ?

JOHNNY GARGANO. — Je ne sais pas. Fais comme la dernière fois, tourne en rond autour de l'arène.

Les hommes de la famille, le père Johnny Gargano, son fils Austin Theory et son gendre Dexter Lumis sont en voiture. Le patriarche avait besoin d'un moment avec eux pour leur parler à cœur ouvert, franchement et sans détours de l'évènement Guts & Glory qui arrive à grands pas. Comme il y a deux semaines, Austin Theory est au volant et Dexter Lumis est une nouvelle fois son passager. Il a été décidé, au sein même du foyer, que Dexter Lumis ne prendrait plus le volant pour le moment, histoire de se faire oublier, la police étant toujours à la recherche d'un coupable pour l'emboutissement du véhicule de la Red Nation.

AUSTIN THEORY. — On ramène Dex' à l'hôpital ?

JOHNNY GARGANO. — Ce ne sera pas nécessaire, pas pour le moment en tout cas. J'ai quelque chose à vous dire et cela vous concerne tous les deux.



JOHNNY GARGANO. — Je voulais être le premier à vous l'annoncer, vous annoncer que nous participerons à l'Infinite Warfare de Guts & Glory. Nous irons chercher les championnats par équipe de l'Association.

AUSTIN THEORY. — C'est vrai p'pa ?

JOHNNY GARGANO. — Bien sûr fiston.

AUSTIN THEORY. — Tu ne peux pas savoir à quel point ça peut me faire plaisir p'pa. J'ai toujours notre première apparition à la Premier Wrestling Association en travers de la gorge. Je commence seulement à me remettre de l'insolence de Nigel McGuinness, non seulement c'était une ignominie pour moi mais c'était surtout une insulte pour m'man. Je suis content, ravi. J'ai hâte de remporter ces championnats avec toi p'pa. Mieux que Rey et Dominik Mysterio, meilleur que Larry et Curt Hennig, préférable que Dusty et Dustin Rhodes - surtout par les temps qui courent -, nous serons l'équipe père-fils la plus redoutable de l'histoire de la lutte professionnelle. Personne ne pourra nous arrêter, pas même le feu rouge qui se dresse devant moi !

Austin Theory grille le feu rouge, il traverse cette intersection non pas sans manquer de se faire latéralement percuter par les véhicules qui eux avaient le droit de passage et qui ne se manquent de le lui faire savoir par d'intenses avertissements sonores.

JOHNNY GARGANO. — Fiston, arrête-toi faut que je te parle.

Austin Theory tire alors soudainement le frein à main. Les pneus crissent, la gomme fume, le moteur fait un drôle de bruit, Johnny Gargano manque de passer à travers le pare-brise lorsque le véhicule s'immobilise au beau milieu d'une voie rapide, une semi-autoroute. Austin Theory se retourne, il regarde en direction de la plage arrière.

JOHNNY GARGANO. — Je ne peux pas faire équipe avec toi fiston.

AUSTIN THEORY. — P'pa, pourquoi ?

JOHNNY GARGANO. — Parce qu'il est de mon devoir, en tant que parent, en tant que père, en tant que protecteur, de me consacrer au championnat Premier Openweight, championnat qui deviendra - de droit et de sang - le tien une fois que ma carrière sera terminée. Je dois préparer le terrain pour mon fils, mon successeur, mon héritier, le continuateur de la famille, this is the way !

Austin Theory repasse la première et reprend la route. Il hausse les épaules, il est certes déçu de ne pas faire équipe avec son héros mais il comprend parfaitement pourquoi ce n'est pas possible.

AUSTIN THEORY. — Dans ce cas, avec qui ?

JOHNNY GARGANO. — La famille a besoin d'une fratrie forte et puissante.

AUSTIN THEORY. — Ce n'est pas un hasard si tu es le meilleur chef de famille qui existe, si tu es le meilleur des papas. Tu penses à tout, au futur comme au présent avec ces championnats par équipe. Faire équipe avec ma sœur, avec Indi, nous permettra de resserrer nos liens, peut-être même d'en créer de nouveaux, c'est vrai que dernièrement nous peinons à trouver des centres d'intérêt communs, nous discutons moins, nous échangeons moins, nous passons moins de temps ensemble, remporter ces ceintures ensemble nous permettrait de nous retrouver, de rattraper le temps perdu et surtout de vous enlever, à toi mais surtout à m'man, le soucis de nos incessantes chicanes. D'ailleurs, en parlant de chicane.

Austin Theory met un immense coup de volant à droite, puis à gauche, avant de se replacer dans sa présélection comme si de rien n'était.

AUSTIN THEORY. — Avec Indi, on sera aussi connus que les Von Erichs, aussi robustes que les Steiner Brothers, aussi iconiques que les Funks, aussi sauvages que les Wild Samoans mais surtout moins ridicules que Cody Rhodes et Dustin Rhodes, ce qui n'est - entre nous - pas très difficile. Nous serons l'équipe frère-sœur la plus invulnérable du milieu. Nous serons là l'un pour l'autre, personne ne sera le Jeff Hardy de l'un, le Jimmy Uso de l'autre, personne ne sera le Darius Martin de l'un, l'Owen Hart de l'autre. Je serai toujours là pour Indi comme elle sera toujours ici pour moi. Personne ne pourra nous arrêter, pas même cette grand-mère en déambulateur qui traverse la route devant moi !

Alors qu'il doit céder la priorité aux piétons, Austin Theory écrase la pédale d'accélérateur, il met les gaz mais la vieille dame termine sa traversée du passage cloutée in-extremis.

JOHNNY GARGANO. — Fiston, ce n'est pas avec Indi que tu feras équipe.



JOHNNY GARGANO. — C'est avec Dexter que tu participeras à l'Infinite Warfare de Guts & Glory.

AUSTIN THEORY. — Ca veut dire qu'il est l'un des nôtres désormais ?

JOHNNY GARGANO. — Calm down, calm down ! Nous en sommes encore loin et là n'est pas la question de toute façon. Nous en avons longuement parlé avec ta mère et avons convenu que vous étiez - ensemble - les meilleures chances de réussite dans ce match particulier à la liste des règles aussi longue que celle de ce qui ne va pas dans cette compagnie. On maximise, on optimise, on met au point une stratégie pour que tu sois champion. Il est temps de te forger un palmarès et celui-ci commence dès lundi prochain avec ton beau-frère, le mari de ta sœur. Cela me coûte de l'appeler ainsi mais il serait malhonnête de ma part de ne pas lui reconnaître certaines qualités qui nous permettront de rafler ces premiers championnats.

AUSTIN THEORY. — Comme le fait d'être un malade mental, un sociopathe ?

JOHNNY GARGANO. — Oui, entre autres.

AUSTIN THEORY. — C'est vrai que Dex' est ravagé, un peu marteau et pas mal timbré. Il ne ressent pas la douleur, les coups ne l'affectent pas, il ne maîtrise pas sa force, il se moque du mal qu'il fait à son prochain, il est même capable de tuer un homme à mains nues sans aucune raison, pour un regard de travers, pour un simple mot prononcé plus haut que l'autre. C'est un excellent homme de main, un peu celui que la famille de Tony D'Angelo rêverait de posséder mais qu'elle ne trouvera jamais. Dex' est un sanguinaire tortionnaire, un dangereux prédateur, un sinistre boucher, il serait capable de briser en deux le corps de lâche de Daniel Garcia en un claquement de doigt, sans sourciller, sans transpirer, sans un soupir. Si j'étais celui qui renverse le gosse du voisin qui récupère son ballon perdu au milieu de la route, Dex' - lui - serait celui qui enclencherait la marche arrière pour s'assurer de finir le travail.

Alors que Austin Theory continue de se perdre dans sa propre surexcitation, son propre enfièvrement, Johnny Gargano et Dexter Lumis en restent pantois.



JOHNNY GARGANO. — Je pensais plus à quelque chose comme l'amour, le sens de la famille.

AUSTIN THEORY. — Bien sûr, c'est évident.

JOHNNY GARGANO. — Rien ne ferait plus plaisir à ta sœur de nous voir faire un pas vers son cher et tendre époux, de lui donner l'impression que Dexter est pleinement intégré, qu'il soit invité à notre table. Rien ne nous ferait plus plaisir - aussi - que de remporter ces championnats. Tout le monde ressort gagnant de cet accord, de cette idée de génie que j'ai eu. Indi sera contente. Dexter a une chance de s'assurer du bonheur de son épouse. Tu seras champion. Je serai le plus fier des pères et ta mère pourra alors se consacrer pleinement à ton petit frère, qui lui aussi sera ravi de ne plus se retrouver avec that guy on my left comme nourrice.

AUSTIN THEORY. — Nous n'avons pas les automatismes, des mécaniques bien huilées.

JOHNNY GARGANO. — C'est pour ça que ta mère et ta sœur participeront elles aussi à la rencontre. Elles assureront vos arrières, vous permettront de l'emporter. Je te le répète, maximisation, optimisation.

AUSTIN THEORY. — T'es tellement intelligent p'pa.

JOHNNY GARGANO. — Puis, de qui est-ce qu'on pourrait bien être inquiets dans cette rencontre, Max Caster et Anthony Bowens perhaps ?

Austin Theory et Johnny Gargano explosent de rire, père et fils rigolent à plein poumons tandis que Dexter Lumis reste impassible. Le fou rire fait d'ailleurs oublier une priorité de droite au conducteur mais l'adolescent à scooter qui passait par là a su freiner juste à temps.

AUSTIN THEORY. — C'est vrai que l'adversité est ridicule, la difficulté presque inexistante. Je ne vois pas qui pourrait être aussi effroyables que nous, certainement pas Max Caster et Anthony Bowens, certainement pas Chuck Taylor et Trent Beretta, certainement pas le Butcher et le Blade, certainement pas Adam Cole et sa main droite et encore moins Drew Galloway et son ego. Même sans aucune expérience whatsoever, aucun autre duo ne nous arrive à la cheville. Dex' va tous les goumer !

JOHNNY GARGANO. — Dexter, hear me out !



JOHNNY GARGANO. — Listen, man-to-man ! C'est le moment mon garçon, c'est le moment de nous montrer à quel point tu es sérieux en ce qui concerne la famille, en ce qui concerne Indi. Si tu aides Austin Theory à remporter le championnat par équipe, Austin sera content. Si Austin Theory est heureux, alors sa mère Candice sera heureuse. Si Candice est comblée, alors Indi le sera aussi. Pour finir, - et - si je vois que Indi est radieuse, je serais forcément plus enclin à lâcher du lest, moins être sur votre dos, un climat de confiance pourrait alors - entre nous - s'installer, on pourrait presque même se projeter dans l'avenir comme avec le baptême de Baby Wrestling, le prochain Noël ou encore mon anniversaire. Bien sûr, pour pouvoir participer à tous ces évènements, il faut remporter les championnats par équipe, tu comprends ? Je fais un pas vers toi, si tu fais un pas vers moi. Faut qu'on se retrouve au centre, à mi-chemin.

Dexter Lumis se contente seulement de lever le pouce.

JOHNNY GARGANO. — Glad to hear man, that was a great talk !

AUSTIN THEORY. — C'est beau de voir la famille s'agrandir et se renforcer. Je nous sens insubmersibles et personne ne pourra nous arrêter, pas même ce policier qui me demande de me ranger sur le bas-côté devant moi !

Austin Theory se soustrait au contrôle de police mais l'agent de la voie publique immobilise facilement le véhicule en lui crevant les pneus avec l'aide d'une simple herse de barrage. Johnny Gargano, qui n'avait jusqu'alors rien demandé à son fils sur ses méthodes de conduite, brise la glace.

JOHNNY GARGANO. — Tu veux m'expliquer ?

AUSTIN THEORY. — J'essaie simplement de comprendre la mouvance. Tout le monde semble la trouver cool, tout le monde l'adapte. Je provoque donc la mort. Je la cherche. Je la souhaite. C'est un deathwish !

JOHNNY GARGANO. — Et, est-ce que tu es plus avancé ?

AUSTIN THEORY. — Pas du tout. Je comprends toujours rien.

JOHNNY GARGANO. — Peut-être parce qu'il n'y a rien à comprendre. Je te rassure, personne ne comprend cette merde, pas même les emos qui l'ont créée.

Début de transmission.

JOHNNY GARGANO. Qui est Johnny Gargano ? Il est l'adversaire le plus redoutable que la plupart de ce roster a eu la chance d'affronter dans leur carrière. Johnny Gargano est la définition même de ce que représente le mot wrestling. Il est celui que ses adversaires ont toujours rêvés d'égaler, il est celui que les lutteurs de demain rêvent de ressembler. Et pourtant Johnny Gargano est mis sur la touche. Le Wrestling a été absent de la carte de la semaine passée et n'a pas été programmé pour le PPV de cette semaine. Préférant donner du temps d'antenne à des lutteurs qui ne le méritent pas. Cette fédération préfère offrir du temps à des hommes qui ne méritent pas leur place dans le match de championnat, mais pire encore, cette fédération a donné deux semaines de suite le Main Event de Rise a un homme du passé, à un homme qui depuis son arrivée ici, n'a absolument rien gagné. Pourquoi Johnny Gargano, père de famille et lutteur accomplit a été mis sur la touche pour offrir un nouveau Main Event à Chris Jericho ? De quel droit la semaine dernière Y2J a obtenu une place en Main Event contre l'imposteur Cody Rhodes ? Pour justifier la présence non-mérité de ce dernier dans le match de championnat ? Pour lui offrir une victoire gratuite car il est incapable de l'obtenir à la loyale ? Ce Main Event était une escroquerie, Chris Jericho est une escroquerie. Il est de mon devoir, de représentant du catch, en tant que meilleur lutteur du monde en activité, de faire un coup de rangement dans cette fédération, dans ma discipline. Je vais donc nettoyer ma fédération une bonne fois pour toute de la présence indésirable de Chris Jericho. Il est tant que les lutteurs méritant obtiennent le temps d'antenne qu'ils méritent, le temps d'antenne volé par des hommes comme Jericho.



JOHNNY GARGANO. Je ne vais pas nier le talent passé de Jericho. Il y a dix ans de cela j'aurai pu vous dire que c'était mon rêve de l'affronter, mais aujourd'hui c'est son rêve d'affronter Johnny Gargano. Il n'a plus son physique passé, il n'a plus son talent d'antan, il n'a plus l'aura que représentait son nom. Aujourd'hui il a besoin de vrais lutteurs pour briller. Alors qu'il devrait utiliser son nom pour aider la jeunesse à gravir les échelons comme je le fais avec mon fils, lui utilise le nom de ses adversaires pour tenter de survivre, mais en vain. Il échoue encore et encore. C'est d'ailleurs l'histoire qui se répète. En arrivant dans chacune des grosses fédérations Chris devait être le gros nom, la tête d'affiche, mais à chaque fois ça a tourné dans le sens inverse. En arrivant à la WWE, c'était une star. Avant de finir en milieu de carte luttant pour le titre Intercontinental. En signant au Japon, Jericho devait être le lutteur étranger a briller, mais il n'a jamais réussi à gravir l'échelle que sont parvenu à gravir des noms comme Kenny Omega ou Jay White. En signant à la AEW, Jericho a été le champion avant de devenir une caricature lassante et laissant d'autres gros noms être les têtes d'affiches. C'est exactement la même chose ici, Jericho signe en tant que légende, mais se retrouve avec une série de défaite honteuse. Et cette semaine, je lui offrirai la dernière défaite de sa carrière, son ultime défaite et je débarrasserai cette fédération d'un escroc.



JOHNNY GARGANO. Johnny Gargano fait vendre, The Way fait vendre. Ils sont le passé, le présent et l'avenir de ce business. Chris Jericho est seulement l'idole des nostalgiques aigris qui pensent que tout était meilleur avant. Mais ce n'est pas le cas, Chris Jericho n'est pas meilleur que Kevin Owens, il n'est pas meilleur que Cody Rhodes et surtout il n'est pas meilleur que Johnny Wrestling, il est terminé. A plusieurs occasions il a réussit à faire perdurer la flamme en changeant de personnage, mais ici, dans cette fédération ce n'est pas le personnage qui prime, c'est la lutte. Et cette chose en lui, ce talent passé se dégrade de jour en jour, alors que comme le bon vin, je me bonifie avec le temps. Il est à l'image de toutes ces légendes qui nous fatiguent, comme Goldberg, qu'on nous force à avaler mais que plus personne ne veut voir. Il est temps d'arrêter Chris. La seule chose que les fans acceptent encore de ta part, c'est ton thème song. Alors arrête le catch et retourne avec ton groupe. Arrête d'emmerder les vrais fans de lutte et va faire ta starlette ailleurs. Ta place n'est plus dans un ring, ta place n'est pas dans mon ring. Arrête de voler le temps d'antenne des lutteurs qui en méritent, arrête d'être une escroquerie, arrête de salir le nom que t'as eu du mal à te construire dans le passé. Chris, arrête.



JOHNNY GARGANO. Et dégage de chez moi.

Fin de transmission

CANDICE LERAE. Non mais c'est quoi ce bordel ?

Candice LeRae entre dans sa chambre d’hôtel et aperçoit un chantier immense. Des canettes de bière à même le sol, des confettis, des ballons de baudruches, la musique qui passe en boucle le thème song de the Way, Dexter Lumis endormi nu avec sa ceinture de champion par équipe cachant ses parties intimes, Austin Theory à moitié endormi, la bouche ouverte avec une rousse dans ses bras affalés sur le canapé et enfin Johnny Gargano frais comme un gardon en train de faire des pompes au milieu du bazar.

JOHNNY GARGANO. Oh, bonjour mon amour. On fêtait la victoire de notre fils et son titre de champion Association.

CANDICE LERAE. Et c'est qui elle ?

JOHNNY GARGANO. Naomi Rosenblum, je crois.



AUSTIN THEORY. Je .. Je l'ai baisé.

CANDICE LERAE. Vous êtes sérieux de faire la fête la veille d'un combat contre Kevin Owens et MJF ? Tu penses que ton adversaire sera dans le même état que toi et notre fils ?

JOHNNY GARGANO. Tu es la meilleure Candice, mais ne compare jamais notre fils à MJF. Si on considère Indi et son frère comme nos propres enfants, c'est parce qu'ils partagent les mêmes principes que nous. Parce qu'ils sont aussi talentueux que nous, parce qu'ils possèdent le même esprit de famille que nous, parce que ce sont des enfants parfaits. Et grâce à nous ils deviennent encore meilleurs, prennent exemple sur nous. Nous sommes les parents idéaux, je suis le père parfait. MJF a toujours été une déception pour son paternel, il serait prêt à tuer pour avoir la place de notre fils à mes côtés, pour que je sois son guide. Mais je suis le patriarche d'une famille de gagnants, je ne serai jamais le père d'un incapable à l'égo surdimensionné.

AUSTIN THEORY. D'après Naomi il a que son égo qui est surdimensionné, le reste chez lui est minuscule. Le feuj a une p'tite bite.

JOHNNY GARGANO. Après une bonne douche et un café mon fils sera prêt au combat et montrera qui est le vrai champion de cette compagnie. Je suis déjà prêt pour le match. Car dans la famille on ne se trouve aucune excuse, on se bat peu importe les circonstances et on parvient à nos fins. On ne se cache pas derrière des excuses bidons pour justifier une défaite comme a pu le sous entendre MJF lorsqu'il a perdu contre son ancien bras droit. Maxwell est un lâche qui refuse l'adversité. Pour justifier sa défaite, il a mis ça sur le dos d'un contrat qui n'était pas à sa hauteur, à sa juste valeur, alors qu'il venait de perdre contre l'homme qui lui servait de bouche trou. Quand Austin n'a pas eu son match par équipe à mes côtés contre Anthony Bowens et son mec, il n'a pas pleuré dans le bureau de Nigel pour obtenir une augmentation. Il n'a pas pleuré sur son sort, il est allé vaincre un pseudo mafieux avant d'obtenir le titre par équipe. Quand Nigel n'a pas voulu me mettre sur sa carte, je n'ai pas fait un scandale, j'ai agis et j'ai été botter le cul de Chris Jericho sans y être invité. Car nous, contrairement à mon futur adversaire on ne se cache pas derrière le refus d'une augmentation, on ne justifie pas nos défaites car on est en colère. Nous on réagit, on gagne et on obtient ce que l'ont veut. Je ne veux pas être le père d'un lâche, je veux être le paternel d'un guerrier comme moi, d'un homme qui n'abandonne pas au premier refus, qui ne justifie pas ses échecs par des choses futiles et qui gagne. Je suis le père d'Austin Theory, le premier détenteur du titre association et premier vainqueur d'un Main Event de Pay-Per-View, pas d'une starlette incompétente.

CANDICE LERAE. Une starlette ? Tu affrontes presque un rookie, pas the Rock.

JOHNNY GARGANO. Je suis entièrement d'accord avec toi. Mais MJF arrive un peu comme Cody Rhodes et Drew Galloway dans cette compagnie. Il arrive pour être une tête d'affiche. Mais tu sais quoi ? À l'image de l'écossais, MJF sera un flop.

AUSTIN THEORY. Et comme son pote Cody il oubliera l'existence même de la fédération après sa défaite, quand p'pa l'aura goumé.

La main d'Austin Theory apparaît derrière le canapé, Johnny Gargano sourit puis check son fils qui retourne décuver dans les bras de la rousse au cul nu.



CANDICE LERAE. En vrai, vous n'avez pas tord. MJF est une starlette. Qui est-il ? De quel droit avait-il exigé une augmentation ? Il n'est personne.

JOHNNY GARGANO. En début de semaine j'ai reçu un appel d'Hunter qui nous a félicité. Il était fier que la famille d'un Hunter Guy remporte le Main Event. On a alors parlé de Maxwell, je peux t'assurer qu'Hunter n'a jamais fait d'offre pour l'obtenir, comme il a pu le dire dans son récent tweet. Il s'est même foutu de sa gueule en affirmant que chaque membre de the Way a réussi là où MJF rêve de signer. Il veut à tout prix rejoindre la WWE, alors que nous, nous avons réussi à la WWE. Et pourtant il a déjà essayé à plusieurs reprises de signer là-bas, de se faire voir. En réalité, il a déjà eu un contrat avec la WWE .. Comme agent de sécurité, avant de se faire victimiser par Samoa Joe, son plus  grand moment télévisé. Il n'a jamais réussi à faire mieux. Nous avons obtenu des ceintures dans la fédération de ses rêves, nous avons dominé dans la fédération de ses rêves, nous avons vécu son rêve pendant que lui essayait de se faire un nom dans des fédérations obscurs que même l'indy a honte. Mais ce passage avec Samoa Joe n'est pas son seul essai à la WWE. Si je te parle de Tough Enough, tu penses à qui ?

CANDICE LERAE. John Morrison, The Miz, Mandy Rose, le Velveteen Dream, Cameron ..

JOHNNY GARGANO. Cameron .. Le nom de Cameron que tout le monde a oublié arrive avant celui de MJF. Même elle a été signée à la WWE alors que lui n'a pas réussi. Pourtant il a essayé de passer par la même porte qu'elle en participant à Tough Enough, sauf qu'il n'a pas remporté l’émission, il n'y a même pas participé, il a été refusé pendant les essais. Il a échoué les essais de l'une des pires émissions qui existe.

AUSTIN THEORY. Une purge ce mec.



JOHNNY GARGANO. Mais ce n'est pas tout. Dans son tweet, il a prétendu que Nigel en personne lui avait fait une meilleure offre que la WWE, offre qui je le rappel est inexistante. Mais quelques heures avant son tweet, quand il est apparu lors du Pay-Per-View, Nigel en personne a dit haut et fort, durant un temps d'antenne et en direct qu'il n'a jamais fait d'offre à MJF. Personne ne veut de lui, aucun gros nom ne désire l'avoir dans sa fédération. Hunter ne souhaite pas d'un clown, Nigel ne souhaitait pas d'une starlette. C'est un menteur. Il n'a jamais réussi à obtenir ce qu'il souhaite, à réaliser son rêve alors il essaie encore de se vendre, de grossir son CV en mentant pour qu'on pense qu'il coûte plus cher que ce qu'il vaut réellement. Rien.

CANDICE LERAE. Le drama autour de sa crise pour son augmentation et encore plus ridicule quand tu sais tout ça. Quand tu sais qu'il n'est personne, qu'il possède juste un égo surdimensionné, que c'est un lâche et aussi un menteur.

AUSTIN THEORY. Et une petite bite.

JOHNNY GARGANO. Bien sûr que ses demandes étaient absurdes. Si tu veux monter ta valeur marchande, fait comme nous. Prend exemple sur les meilleurs. Tout le monde veut s'arracher Johnny Gargano car tout le monde sait que Johnny Wrestling met MJF à l'amende dans un ring. Tout le monde veut s'arracher Austin Theory car il représente le présent et le futur. Ça fait des années qu'on entend dire que Maxwell est l'avenir. Mais qu'a t-il fait ? Qu'a t-il remporté ? Rien. Ça fait presque trois ans qu'il avait signé à la AEW avec l'étiquette de futur grand sur le front, tout comme des mecs comme Darby Allin ou Sammy Guevarra qui eux, ont remportés quelques choses, marqué la fédération autrement qu'à travers des promos ou des dramas. MJF a un palmarès vierge si on ne compte pas cette blague de CZW. Austin Theory lui, n'a presque plus de place sur sa page wikipedia tellement il accomplit de grande chose malgré son jeune âge. Quant à moi, à son âge, j'étais déjà dans les radars de la WWE car je brillais sur l'indy, je brillais sur ce que représente cette fédération. J'avais remporté les titres dans toutes les fédérations indépendantes qui comptaient aux yeux des grosses machines. Si après quelques années une personne qu'on considère comme un grand espoir n'a toujours rien accomplit, on n'appelle plus ça l'avenir, mais un flop.

AUSTIN THEORY. Maintenant on appel ça, faire une Galloway.

CANDICE LERAE. Sa valeur est vraiment égale à zéro, ça fait peur à voir.

JOHNNY GARGANO. Il n'a donc rien fait de concret pour faire monter sa valeur. Ce n'est pas en pleurant dans son coin, en chiant dans la bouche qui te nourrit que tu vas faire monter les prix. Ce n'est pas en allant se morfondre dans sa maison et en s'asseyant sur son contrat que ton prestige et donc, la raison pour laquelle tu mériterais une augmentation va voir le jour. Ce n'est pas en faisant un caca nerveux et en disparaissant des écrans que tu vas faire monter ta cote. Si tu veux être quelqu'un, bats-toi. Prouve que tu le mérites. C'est comme ça que le monde de la lutte fonctionne, des jeunes talentueux naissent tous les jours, alors si tu veux pas être mangé, tu dois manger. Si tu veux continuer à être une tête d'affiche, tu dois travailler et gagner. Il y aura toujours quelqu'un pour prendre ta place, MJF se contente du minimum et exige le maximum, ce n'est pas comme ça que le monde fonctionne, ce n'est pas comme ça que mon métier fonctionne. Si tu n'as rien à offrir, tu ne vaux rien. MJF ne vaut rien.

CANDICE LERAE. Arrête, sinon il va faire ce qu'il sait faire de mieux. Comme contre CM Punk, il va monter sur le ring et pleurer, il va faire sa victime.

AUSTIN THEORY. Quand il éjacule, il pleure aussi. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Naomi. Mais pour le coup ça se comprend, je chialerais aussi si je tenais que 10 secondes.



JOHNNY GARGANO. Je suis mitigé entre dire que c'est une victime ou un fragile. Quand tu viens d'être pris pour un con, la moindre des choses et de réagir immédiatement. De rendre le coup reçu encore plus violemment. Mais lui a préféré monter sur le ring pour pleurer, parler de son enfance difficile, comme si ça justifiait ses échecs. Dans un sens, ça justifie encore une fois que je suis le père parfait. Il voyait en CM Punk l'image du paternel, du modèle à suivre. Mais même son modèle l'a abandonné. Austin Theory lui, a le modèle idéal, un père en or. Celui que MJF n'aura jamais. Tu ne verras jamais un membre de ma famille chialer au milieu du ring, se faire passer pour une victime, mentir sur son CV pour faire grandir sa valeur, essuyer les échecs les uns après les autres comme Maxwell. Il est un perdant, nous sommes des gagnants. Il est un fragile, nous sommes des guerriers. C'est une proie, une victime, nous sommes les chasseurs.

AUSTIN THEORY. Comme ses ancêtres, dès que ça sent le cramé pour lui, il joue les victimes. Enculé de feuj.

JOHNNY GARGANO. Ta blague va faire fureur, fiston.

Candice LeRae s'est calmée petit à petit. Elle soupire une dernière fois en regardant le bordel autour d'elle avant de sourire à son mari.



CANDICE LERAE. Ok, désolé d'avoir douté. Évidemment qu'Austin sera le vrai champion malgré ses grammes dans le sang. Et c'est sans surprise que Maxwell ne tiendra même pas ses 10 secondes habituelles face à toi. J'étais juste en colère de voir tout ce bordel, donc hors de question que je nettoie votre chantier. La rousse s'en occupera pendant que tu botteras le cul de son mec.

JOHNNY GARGANO. Et tu sais pourquoi je vais gagner ? Because ..



JOHNNY GARGANO. I'M BETTER THAN HIM !

AUSTIN THEORY. And he know it !

Une nouvelle fois la main d'Austin apparaît derrière le canapé pour faire son check avec son père. Le bruit d'un klaxon se fait entendre à l'extérieur, Indi Hartwell est en effet en train d'appeler sa famille pour le grand départ. Johnny et Candice sont les premiers à partir, rapidement rejoint par Austin Theory la tête dans le cul qui n'oublie pas de récupérer son titre au passage. Ils laissent derrière eux Naomi toujours endormie, mais ils oublient surtout Dexter Lumis, toujours allongé à même le sol avec sa ceinture.

Guts & Glory pour certains, Guns & Glory pour d'autres, vient de se terminer avec le triomphe d'Austin Theory. Le fils de Johnny Gargano et de Candice LeRae est précisément là où tous les autres espéraient être mais force de constater que le talent ne s'enseigne pas et que le destin ne se trompe jamais.

AUSTIN THEORY. — Qui a deux pouces et qui est le champion ?



AUSTIN THEORY. — That guy !

INDI HARTWELL. — Poussez-vous, poussez-vous !

Indi Hartwell, la sœur d'Austin Theory, tente de se frayer un chemin au travers des journalistes, des fans et des groupies venus contempler le nouveau champion et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils sont nombreux. Quinn McKay aimerait récolter ses premières impressions, Sara Amato aimerait doubler son salaire, Naomi Rosenblum voudrait lui offrir sa petite culotte et Brandi Rhodes voudrait voir une ceinture d'un peu plus près sur l'épaule d'un homme. Bien qu'il les ait toutes baisées, Indi Hartwell met le holà, repousse les admiratrices de son frère et les somme de reculer en faisant un pas en arrière.

INDI HARTWELL. — Je me présente, Indi Hartwell, dorénavant agent, community manager, digital manager, responsable de la communication et en charge du développement de l’e-réputation et de la notoriété publique de l'équipe composée de mon frère Austin Theory et de mon mari Dexter Lumis, vos nouveaux champions par équipe de l'association. Toutes vos demandes passeront désormais par moi.

Les fanatiques reprennent leur brouhaha mais Indi Hartwell les arrête à nouveau puisqu'elle a quelque chose de très important à annoncer à son frère.

INDI HARTWELL. — Je viens d'apprendre la nouvelle, Nigel McGuinness vient tout juste de l'annoncer, la semaine prochaine, c'est champion contre champion, c'est Kevin Owens contre Austin Theory. Nous devons filmer ta réaction, ton premier ressentiment, nous devons vendre la rencontre.

Austin Theory prend son téléphone.

INDI HARTWELL. — Dis-leur pourquoi Kevin Owens ne peut pas te vaincre.

AUSTIN THEORY. — Parce qu'il est immensément gros !



AUSTIN THEORY. — OOOOOOOOUH, mic drop !

Austin Theory balance le téléphone à sa sœur et s'efface en coulisses, sans en dire plus, sans prendre le temps de saluer ses ex-compagnes. Il se contentera de ces mots pour qualifier son prochain adversaire. Indi Hartwell, laissée en plan, ne l'entend pas de cette oreille.

-  

Le lendemain matin, la colère d'Indi Hartwell est intacte, autant que l'est la dilatation de l'anus de Drew Galloway, autant que l'est l'échec de plus d'un Rhodes dans le monde de la lutte. Elle prend son frère en embuscade dès le petit-déjeuner, le but étant de le recadrer, de le recentrer.

INDI HARTWELL. — Tu ne peux pas faire ça, frangin !

AUSTIN THEORY. — J'ai toujours trempé mon fromage dans mon café et ça n'a jamais tué personne !

INDI HARTWELL. — Je te parle de l'embarras dans lequel tu m'as mise hier soir après ton combat, de l'embarras dans lequel tu as mis l'ensemble de la famille en jouant - une fois de plus - les idiots de service.



INDI HARTWELL. — Les gens commencent à parler, ils commencent à faire des raccourcis.

AUSTIN THEORY. — Qu'est-ce qu'ils disent ?

INDI HARTWELL. — Ils disent que tu es un abruti, que tu es incapable d'être professionnel, que tu es une andouille, que tu es incapable d'argumenter contre un adversaire et de nous expliquer pourquoi tu es meilleur qu'un tel ou qu'un autre. Ils ne te prennent pas au sérieux, ils ne te respectent pas, ils ne te tiennent pas en estime. Tu ne peux pas, à l'aube d'une rencontre contre Kevin Owens, te contenter de leur dire que ce n'est qu'un gros.

AUSTIN THEORY. — Je ne vais quand même pas m'excuser d'être capable de tous les goumer en totale légèreté, sans me prendre une seule seconde au sérieux. Ils m'envient, c'est normal, je les comprends et les pardonne. J'arrive même à être parfois jaloux de ma propre virtuosité tellement je suis bon, c'est pour dire. Celles et ceux qui te diront ça sont celles et ceux qui jouent leur va-tout sur chaque rencontre, chaque combat, chaque sortie, celles et ceux qui ont besoin de dix heures pour réaliser ce que je fais généralement en une, ce sont aussi celles et ceux qui n'ont pas la chance d'avoir mon héritage, notre héritage, d'avoir appris du meilleur, de p'pa !

INDI HARTWELL. — Sauf qu'en agissant ainsi, tu te rabaisses au misérable niveau de Maxwell Jacob Friedman.

AUSTIN THEORY. — Who ?

INDI HARTWELL. — Le temporaire, l'intérimaire, qui affronte p'pa cette semaine, son nom importe peu, il ne sera plus de la Premier Wrestling Association d'ici trois semaines.



INDI HARTWELL. — Le fait est que tu es un champion de la Premier Wrestling Association maintenant, tu dois élever ton niveau même si tu as remporté cette ceinture avec une facilité déconcertante. Alors oui, tu as le talent, la facilité, l'inspiration, mais ça ne suffit plus. Tu dégoutes tes adversaires sans même lever le petit doigt, il est temps de les écœurer.

AUSTIN THEORY. — Pourquoi est-ce que je ferais ça ?

INDI HARTWELL. — Parce que tu vas affronter le champion majeur de cette compagnie, parce que tu vas affronter Kevin Owens et c'est une échéance que tu ne peux pas rater.

AUSTIN THEORY. — Je comprends mieux pourquoi on a souvent du mal à communiquer frangine. On ne voit pas les choses de la même façon, puisque le champion majeur de cette organisation, c'est moi, c'est Austin Theory et non pas Kevin Owens. Ce n'est donc pas à moi de me fouler pour le faire exister mais à lui de se démener pour tenter de sortir de mon ombre, ce qui ne sera pas chose aisée étant donné que mes épaules sont plus larges que les siennes.

INDI HARTWELL. — Eeh, non !

AUSTIN THEORY. — Ce n'est pas parce que Kevin Owens est le champion individuel de cette fédération que son championnat vaut plus que le mien, loin de là ! Mon championnat, celui que je partage avec Dexter, est plus important que celui de Kevin Owens, il a une plus grande valeur, bien plus d'importance, bien plus d'intérêt, une plus lourde signification dans le milieu. Le championnat par équipe de l'association est le main-event. Je ne l'invente pas, c'est un fait. Il est le main-event de Guts & Glory, il est aussi le main-event du prochain Rise. La seule raison pour laquelle Kevin Owens touche enfin le main-event qu'il souhaitait tant, qu'il espérait tant, est qu'il le partage avec moi, le champion par équipe de l'association. Je suis le visage de cette compagnie. Je suis le centre d'intérêt. La visibilité de la Premier Wrestling Association repose pour le moment sur moi et moi seul. Je n'ai même pas eu besoin de forcer cette réalité, Nigel McGuinness s'en est rendu compte tout seul. La situation dans laquelle nous nous trouvons est la preuve qu'il est grand temps de déconstruire l'obsolète idée qu'un championnat par équipe signifie moins qu'un championnat individuel. Nous en sommes la preuve vivante. Les athlètes font les ceintures, ce ne sont pas les ceintures qui font les athlètes.

Le visage d'Indi Hartwell s'illumine.

INDI HARTWELL. — Le champion Dexter Lumis, le visage de la Premier Wrestling Association.

AUSTIN THEORY. — Les athlètes font les ceintures mais ils ne peuvent les construire sans adversité et sans opposition. Il n'existe pas de grand vainqueur sans grand perdant. Mon championnat par équipe de l'association vaut mieux que son championnat à poids ouvert parce que j'ai battu dix-huit autres adversaires pour l'obtenir, dix-huit adversaires enragés, effrénés, frénétiques, dans une rencontre jamais vu jusqu'alors. Son championnat n'a aucune dignité parce qu'il n'a battu personne pour l'obtenir, seulement un fiasco et un échec, un bide et un flop, c'est généralement ce qui arrive lorsque l'on donne un combat de championnat à des personnes qui enchaînent les défaites, elles dévaluent le titre pour lequel elles se battent. Kevin Owens voulait contre ces deux défaillances réaliser - je cite - le meilleur main-event de tous les temps, il n'en aura été que témoin lorsqu'il a vu le mien. Y'a des niveaux dans ce monde, certains en atteignent des plus élevés que d'autres et Kevin Owens ne voit pas encore le mien à ligne d'horizon.



AUSTIN THEORY. — Tout le monde se fout de sa victoire sans saveur. C'est en quelque sorte un dommage collatéral, tout le monde se moque de la victoire de Kevin Owens parce que tout le monde se désintéresse de Drew Galloway comme tous tournent Cody Rhodes en ridicule. Personne ne voulait de cette rencontre, personne ne voulait de cette affiche, pas même Kevin Owens himself ! Kevin Owens n'a aucun momentum, n'a aucune overness, il sort de Guts & Glory dans la même indifférence générale que Pete Dunne, dans le même désintéressement du sort de Mandy Rose. Kevin Owens, Cody Rhodes, Pete Dunne, Mandy Rose, la dernière tournée de Chris Jericho, les histoires de représentation autour de Carmelo Hayes, ils sont tous au même niveau, au même niveau de désengagement. Tout le monde s'en fout, tout le monde le pense mais personne n'ose le dire, except me !

INDI HARTWELL. — Je pense quand même que tu minimises l'apport de Kevin Owens dans le paysage de la Premier Wrestling Association. Comme il l'a dit à plusieurs reprises, et jusqu'à preuve du contraire, c'est son show, son ring, son match et sa ceinture.

AUSTIN THEORY. — Tu avalerais n'importe quoi.

INDI HARTWELL. — Seulement ce que Dex'...

CANDICE LERAE. — NON !

Candice LeRae est obligée d'intervenir depuis la pièce voisine.

AUSTIN THEORY. — Ce n'est pas le show de Kevin Owens, ce n'est pas non plus le notre mais contrairement à lui nous avons su nous imposer, forcer notre destinée, créer notre fortune, réaliser le main-event du premier PPV de cette organisation, sans même le demander, sans même le quémander la queue entre les jambes comme Kevin Owens l'a fait ces trois dernières semaines. Ce n'est pas le show de Kevin Owens, c'est le show de Chris Jericho, c'est le show de Montel Vontavious Porter, c'est le show de Cody Rhodes, c'est le show de Drew Galloway, c'est le show d'Adam Cole et c'est tant mieux, parce que tu sais ce qu'ils ont en commun ?

INDI HARTWELL. — Un immense revers à Guts & Glory, la défaite.

AUSTIN THEORY. — Absolument, les nullos !



AUSTIN THEORY. — Ce n'est pas son show, comme ce n'est pas non plus son ring. Personne ne peut s'approprier ce ring, ce ring que nous partageons tous. Certains le maitrisent mieux que d'autres, mais le ring est avant tout un art, une poésie qu'on ne peut écrire, simplement lire avec plus ou moins de facilités. Le ring existait avant Kevin Owens, il existait avant Austin Theory, il existera aussi après Kevin Owens, après Austin Theory. Kevin Owens n'a aucun respect pour son outil de travail, I did ! Ce n'est pas son ring, comme ce n'est pas non plus son match. Kevin Owens ne devait pas être dans ce match. Nigel McGuinness ne voulait pas de Kevin Owens dans ce match, il ne voulait que Cody Rhodes et Drew Galloway, ses amis proches, il n'a juste pas eu le choix que de l'intégrer à son initial plan lorsque Chuck Taylor et Trent Beretta lui ont offert une victoire surprise contre les deux élus. Kevin Owens était dans ce match par accident et la seule raison pour laquelle il l'a remporté est que - au même titre que Nigel McGuinness - Cody Rhodes et Drew Galloway ont fait comme si Kevin Owens n'existait pas. Kevin Owens est passé au travers des mailles du filet avec un peu de sournoiserie et beaucoup d'hypocrisie. Ce n'est pas lui qui a été bon mais plutôt ses adversaires qui ont été mauvais. On ne peut pas dire qu'il a réalisé grand chose, ce n'était ni une prouesse, ni un morceau de bravoure et encore moins un acte de courage ou d'héroïsme. Il hurle toutes ces choses en boucle pour s'en persuader lui le premier. Il hurlera ces choses en espérant qu'elles entrent à quiconque voudra bien l'entendre. Ce n'est pas son match, comme ce n'est pas non plus sa ceinture. C'est la ceinture de p'pa, Kevin Owens la tient simplement au chaud, au propre, Kevin Owens n'est qu'un concierge, un serviteur, un employé de maison, un valet de chambre, un domestique, c'est un peu notre femme de ménage, notre paillasson sur lequel je vais volontiers m'essuyer les pieds. Kevin Owens travaille pour nous, Kevin Owens travaille pour The Way, Kevin Owens travaille pour moi. En tenant actuellement et provisoirement cette ceinture, Kevin Owens est devenu our bitch !

INDI HARTWELL. — On ne dit pas une femme de ménage, on dit un homme de ménage.

AUSTIN THEORY. — Non, non, c'est bien une femme de ménage. Kevin Owens est une fiotte, il est de la jaquette avec Sami Zayn et c'est presque une bonne chose puisqu'il me tarde de casser du pédé depuis que je n'ai pas eu le droit d'affronter Max Caster et Anthony Bowens.

INDI HARTWELL. — Kevin Owens n'est pas homosexuel, il est marié depuis quinze ans à Karina.

AUSTIN THEORY. — Karina, Karina Elias ?

INDI HARTWELL. — Oui.

AUSTIN THEORY. — Je l'ai baisée.



AUSTIN THEORY. — Ne parlons pas de son épouse, de ses enfants ou de ses proches puisque Kevin Owens ne sait clairement pas ce qu'est une famille. Kevin Owens n'est qu'un indifférent égoïste, qu'un insoucieux avare. Au sein de The Way, nous avons peut-être nos problèmes, nos querelles, nos désaccords, mais nous prenons toujours soin les uns des autres, toujours, tout le temps. The Way n'est pas aussi individualiste que Kevin Owens et pour cause, chaque membre de The Way a eu son match, son moment, sa victoire. Quand est-ce que Kevin Owens a laissé un peu de lumière à Sami Zayn, quand est-ce que Kevin Owens s'est écarté pour laisser la place à ce qu'il considère soi-disant comme un frère ?

INDI HARTWELL. — Jamais, never !

AUSTIN THEORY. — Il existe une bonne raison pour cela, il ne veut pas que Sami Zayn lui vole la vedette. Sami Zayn a une meilleure connexion avec le public, une meilleure technicité, bien plus d'aisance et de charisme, Sami Zayn a tout simplement plus de personnalité que Kevin Owens et c'est là où le bât blesse. C'est une triste réalité, Kevin Owens n'a aucune personnalité, sa proposition est inexistante, son individualité est ennuyeuse à en mourir. Être No Gimmick Needed n'est cool que derrière son écran, devant TEW, c'est une solution de facilité pour les ignares, les faibles et les inaptes. Être No Gimmick Needed n'est pas un choix, c'est un aveu de faiblesse et faible est tout ce qu'est Kevin Owens. Il n'est juste bon qu'à une chose, compter les mémoires de ses adversaires, raconter leurs histoires et en dresser leurs biographies, tout ce qu'il s'était juré de ne pas faire en arrivant à la Premier Wrestling Association. C'est lamentable, misérable et désolant.

INDI HARTWELL. — Comme le fait de refuser de promouvoir ainsi cette rencontre quand on te le demande, et non pas seulement à la maison en dehors de la présence de leurs caméras.

AUSTIN THEORY. — D'accord, la prochaine fois je dirai que Kevin Owens est un canadien et que par conséquent, ce n'est qu'un porteur de chemise à carreaux, avec une barbe épaisse, des Timberland aux pieds, bûcheron le reste de la semaine, qui ne souffre que rarement du froid mais quand il en souffre il enfile une toque en fourrure avec une queue de castor derrière, qui ne se déplace qu'en raquettes et qui est comme tous fans de Céline Dion.

INDI HARTWELL. — J'adore Céline Dion.

AUSTIN THEORY. — Moi aussi, d'ailleurs je l'ai...

CANDICE LERAE. — NON !

Indi Hartwell se lève de table, récupère une petite caméra qu'elle avait préalablement posée sur une commode et prend ses jambes à son cou. Austin Theory comprend ce que sa sœur vient de faire et ne manque pas de lui faire poliment remarquer.

AUSTIN THEORY. — « Salut, ça va grosse pute ? »